dimanche 6 janvier 2013

Authoritarian Informationalism


Texte de Ambre Combe

« Authoritarian Informationalism: China's Approach to Internet Sovereignty », by Min Jiang, SAIS Review (2010), Volume: 30, Issue: 2, Publisher: The Johns Hopkins University Press, Pages: 71-89, ISSN: 10883142, DOI: 10.2139/ssrn.1702128


Le Dr. Min Jiang est assistante professeur  en communication à Charlotte en Caroline du Nord, et chercheuse au Center for Global Communication Studies. Ses recherches concernent la restructuration des rapports entre l’Etat et la population à l’ère d’internet, les politiques de gestion d’internet, le phénomène des blogs et comment l’ère digitale change les rapports sociaux. En plus de ses recherches, elle a également une expérience en tant que journaliste.
Dans cet article, elle se concentre sur la question de la souveraineté d’internet, et comment le gouvernement en a fait un mélange de « capitalisme, d’autoritarisme et de confucianisme », qui sont fonction des aspirations de la population. Elle base son analyse sur des articles internet ou traditionnel et sur une comparant entre la gestion d’internet par le gouvernement en Chine et aux Etats-Unis.

Dans la première partie de son analyse, elle montre comment la Chine a prouvé sa capacité d’adaptation encore une fois. En effet, alors que tous prédisaient l’impossibilité pour le Parti d’exercer un quelconque contrôle sur internet dans un pays aussi grand, le gouvernement a su, jusque à, trouver un équilibre entre les envies de la population et sa volonté de régenter le tout. Par la suite, elle met en évidence le fait que les conceptions idéologiques définissent le concept de « souveraineté d’internet ». En effet, les USA prônent un internet unique accessible à tous au même titre que toutes les libertés explicitées dans le premier amendement de leur Constitution. Ici, l’utilisation d’internet se fait à titre individuel et égoïste et dans une recherche de profit personnel. En Chine, internet est considéré comme appartenant au pays et de fait voit ses limites correspondre aux frontières géographiques. De plus, le Parti incite à l’utilisation d’internet tant que cela ne va pas à ‘encontre des lois édictées par le Parti. Ainsi, internet est un instrument qui doit servir à l’élévation de la Chine en terme économique notamment. Encore une fois, comme dans beaucoup d’autre domaine il s’agit là d’une utilisation au service de la collectivité et non pas de l’individu. A cela s’ajoute le fait que plus la Chine s’ouvre au monde, plus les tendances de valeurs traditionnelles protectionnistes apparaissent.
Dans la conception du Parti, évolution des moyens de communication et contrôle de l’Etat ne sont pas antinomique surtout qu’une partie assez importante de la population est en faveur de cela. Cependant, à mesure que le contrôle de l’Etat sur internet augmente, l’activisme en ligne aussi, contribuant ainsi à l’émergence d’une société civile. Par la suite, en utilisant cinq domaines (économique, nationaliste, idéologique, culturel, gouvernance et démocratie), elle démontre que cela permet au Parti de solidifier sa prise de pouvoir sur internet.
D’autre part, en dépit des nombreuses crises que traversent le pays, le Parti n’a pas perdu sa légitimité aux yeux de la majorité des chinois et internet représente donc un réel défi mais aussi un moyen d’asseoir sa légitimité.
Dans un système autoritaire moderne, l’internet est une zone grise qui permet plus de liberté d’expression sans pour autant retirer son contrôle à l’Etat. L’implantation de plateformes comme Google qui sont des sociétés étrangères et surtout américaines est assez mal perçue par le gouvernement qui veut s’assurer de sa main mise sur le contrôle des informations fournies par ces serveurs. Ainsi, il s’agit encore une fois de s’adapter par une négociation constante entre le gouvernement et la population mais aussi avec les sociétés étrangères permettant à la Chine de se placer sur la scène internationale. Sans compter, qu’ici il s’agit d’un cas ou les gains reviennent à la fois au Parti et à la population sans que cela n’entrave la prospérité du pays.

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