vendredi 30 novembre 2012

Lectures pour la semaine prochaine


David B.G., Leibold, James, “Blogging Alone:  China, The Internet, and the Democratic Illusion?”  Journal of Asian Studies 2011.
Vanie-Ève, Yang, "Online Activism" + compte-rendu de Historicizing Online Politics de Zixue Tai
Pascale, MacKinnon, China's "Networked Authoritarianism."
Samanthan, Damm, « The Internet and the Framentation of Chinese Society. » 
Grégoire, “The Power of the Internet in China: Looking Beyond People's Power.”
Gabrielle R., MacKinnon, China's "Networked Authoritarianism."
Thierry, Leibold, “Blogging Alone:  China, The Internet, and the Democratic Illusion?”  
Catherine, Puel, Gilles, « Géographie des lieux d’accès à internet; les conditions de l’accès public et les modèles d’usages dans les grandes villes de Chine. 
Camille, "Comparing Online Activities in China and South Korea: The Internet and the Political Regime"
Jérémie, MacKinnon, China's "Networked Authoritarianism."
Zhenxia, "Just Doing Business or Doing Just Business". 
Phan, Harwit, "Shaping Internet in China."

Marc-André, Leibold, "More than a category : Han supremacism on the Internet."
David I Dann, G. Elijah and Neil Haddow.  “Just Doing Business or Doing Just Business: Google, Microsoft, Yahoo! And the Business of Censoring China's Internet.” 
Félicia, "public opinion in China" de Hsiao-Wen Lee
Jonathan,  Hsiao-Wen Lee, "More than a category : Han supremacism on the Internet."
Sumaya, Puel, « Géographie des lieux d’accès à internet; les conditions de l’accès public et les modèles d’usages dans les grandes villes de Chine. »
Catherine, Kirsten Martin,  “Internet Technologies in China: Insights on the Morally Important Influence of Managers.”
Adrien, Latham, "SMS, Communication and Citizenship in China's information society".


mercredi 28 novembre 2012

Pourquoi Internet ne démocratisera pas la Chine


Par Fabrice Tô
Hughes Christopher R., « Pourquoi Internet ne démocratisera pas la Chine », Critique internationale, 2002/2 no 15, p. 85-104.

Le professeur Christopher R. Hughes enseigne la politique internationale à la London School of Economics and Political Science. Il se spécialise dans les relations internationales de la région de l’Asie et, plus particulièrement, de la politique étrangère de la Chine.

Pour commencer, l’auteur explique en quoi l’adhésion à l’Organisme Mondial du Commerce va changer le paysage technologique de la Chine et apporter un semblant de démocratie. En effet, la Chine doit désormais accorder aux fournisseurs de services des autres membres de l’OMC un traitement qui ne soit pas moins favorable que celui qu’elle accorde aux siens. Cela permet donc à la concurrence étrangère de s’installer en Chine. Cependant, l’auteur explique clairement que le tout n’est que de la poudre aux yeux puisque le gouvernement peut limiter les entreprises étrangères en prétextant la protection du consommateur chinois, ce qu’il ne se gênera pas de faire. Il va même aller jusqu’à rendre les fournisseurs d’accès Internet responsable de la surveillance des contenus passant par leurs serveurs, ce qui démontre un contrôle important de l’État sur l‘activité en ligne. On arrête aussi les gens pour « perturbation de la stabilité sociale ». Les organismes mondiaux sont totalement impuissants face aux politiques intérieures et les entreprises étrangères ne dénoncent pas ses pratiques car elles ont peur de perdre leur entrée en Chine, même si elles sont obligées de travailler en partenariat avec des entreprises locales contrôlées par l’État chinois. D’ailleurs, les plus grandes compagnies de télécommunication sont tous sous le contrôle d’au moins un membre du Parti Communiste chinois, ce qui lie directement les entreprises dîtes « privée » chinoise avec l’État. On voit aussi que le système de Guanxi s’installe même dans les télécommunications puisqu’il est important pour une entreprise qui veut percer en Chine d’avoir de bonnes relations avec le Parti Communiste chinois. 

Les frontières chinoises de l’internet


Texte de Félicia Legault 

Douzet, Frédérick, «Les frontières chinoises de l’internet», Hérodote, 2007/2, n. 125, p. 127-142. 

L’auteure de Les frontières chinoises de l’internet, Fredrick Douzet est maître de conférences à l’Institut Français de Géopolitique de l’Université Paris 8.  Elle est également membre du comité de rédaction de la revue Hérodote.  Après avoir effectué ses études en sciences politiques et journalisme, sa thèse doctorale est axée, quant à elle, sur la géopolitique.  Ses principaux sujets de recherches portent sur des questions de géopolitique urbaine ainsi que sur les évolutions géopolitiques présentes en Californie et aux États-Unis.  Par ailleurs, l’auteure nourrit d’autres intérêts, notamment au niveau des enjeux propres au cyberespace ainsi que des médias, comme nous le verrons dans ce texte.  Cet article se base sur une quinzaine d’études écrites autant en français qu’en anglais, toutes provenant d’Occident.   

Les discussions en ligne en Chine


Texte de Tian Jiang

Arsène, Séverine, «Les discussions en ligne en Chine :  Développement collaboratif de normes spécifiques pour l'expression individuelle. »   Perspectives chinoises.  2008/2 (2008).

Séverine Arsène titulaire d'un doctorat en science politique de l'Institut d'études politiques de Paris. Ses recherches portent sur l'Internet et l'utilisation des médias en Chine. Ses écrits paru dans la Revue française de science politique, Perspectives chinoises. Son livre, «Internet et politique en Chine», a été publié par Karthala, Paris, 2011.

L'Internet chinois est très dynamique et prolifique. Il est devenu un outil puissant pour les personnes engagées en politique, ils jouent un rôle important dans le nouveaux modèles de décision politique, et qui menacent les autorités de prendre la décision en tenant compte les opinions de la masse. Par consequent, la question de la délibération populaire est devenue un enjeu important en Chine. On cherche à savoir il est un réel développement de la participation populaire ou un camouflage des politiques imposés du PCC.

En basant sur les discutions en ligne, elle cherche à savoir les opinions personnelles des interviewes sur le terme de « problème sociaux ». Elle remarque que l’Internet chinois ne permet pas de faire des échanges rationalisés d’arguments contradictoires entre pairs, débouchant sur l’élaboration d’une opinion publique, mais plutôt des des commentaires personnels. Parmi ces commentaire, il y avait beaucoups de violence verbale, selon le CCTV, l’Internet est un lieu sauvage, ce qui n’est pas un lieu pour les enfants. La violence  visuelle, la pornographie sont très faciles à trouver sur l’Internet …

Pourquoi Internet ne Démocratisera pas la Chine


Christopher R. Hughes, «Pourquoi Internet ne Démocratisera pas la Chine», Presses de Sciences Po : Critique Internationale, février 2002, no. 15, pages 85 à 104. 

Texte de Vanie-Ève Aubertin

Christoipher R. Hughes est professeur au département des relations internationales à la London School of Economics and Political Science. Il s’intéresse particulièrement à l’environnement, aux technologies de l’information et des médias en Asie du Sud-Est.

«En échange de son admission à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), la Chine a accepté d’ouvrir son marché de la télécommunication aux investisseurs et aux services étrangers». L’auteur souhaite analyser l’impact de cette ouverture sur la Chine. Selon lui, elle n’est pas garante d’une libéralisation politique et d’une démocratisation. 
Au sein de cet accord d’ouverture, la Chine a accepté les conditions de GATS (Accord Général sur le Commerce des Services) qui dit que la Chine doit adopter une attitude économique et politique telle que les fournisseurs locaux et étrangers puissent jouir des mêmes traitements et donc, des mêmes chances sur le marché, et ce, pour six raisons.

mardi 27 novembre 2012

« The Connection Has Been Reset »

Texte de ZhenXiaXing

Fallows, James, « The Connection Has Been Reset », Atlantic Monthly, the Atlantic.com, Mars 2008.

James Fallows est un journaliste pour le magasine américain The Atlantic d’où il écrit des articles depuis la fin des années 1970. Il est diplômé de l’Université de Harvard en histoire et littérature américaine et d’Oxford en économie. Il a couvert extensivement en dehors des États-Unis et a déjà été le rédacteur de discours du président Jimmy Carter.

Dans cet article, James Fallows explique pourquoi accéder à des sites web basés à l’étranger est si lent et décrit aussi le fonctionnement de la censure. Le fameux « Great Firewall (GFW)» de Chine est très contrôlant mais en même temps pleine de brèches.

L’accès à l’information qui provient de l’extérieur passe par des « détroits » (Choke points) ce qui facilite le contrôle du trafic. Grâce aux nombreux « miroirs » installés dans ces détroits qui « reflètent  » ce flux, les ordinateurs affectés à la surveillance peuvent  décider oui ou non de bloquer le flux en partie ou en totalité. La décision de bloquer est fait en 4 étapes.

« Is Google Making Us Stupid ? »

Texte de Deschenes Jeremie.
 
Nicholas Carr est un auteur spécialisé dans l’analyse des technologies et de leurs impacts sur la culture et l’économie. Titulaire d’une maîtrise en littérature anglaise et américaine à Harvard, son portfolio compte plusieurs titres adulés par la critique dont le plus récent : «The Shallows: What the Internet Is Doing to Our Brains », était en course pour le Pulitzer de 2011. Chroniqueur occasionnel pour plusieurs revues influentes (The Guardian, The Atlantic, The New York Times, Wall Street Journal...), Carr participe activement à la sphère électronique en prêtant sa plume à l'Encyclopédie en ligne Britannica et en rafraichîssant quotidiennement son blogue personnel : Rough Type. L’article étudié : « Is Google Making Us Stupid ? » à été rédigé en 2008 et a reçu un accueil triomphal sur la scène universitaire. Traduit en une multitude de langues il collecta une multitude de prix et honneurs sur son passage.

Cet essai ne porte par directement sur la Chine mais dresse plutôt un tableau des impacts, voire des dangers de l’omniprésence du web dans nos vies. Carr débute son article en décrivant une scène du film Stanley Kubrick’s 2001: A Space Odyssey où l’ordinateur omniscient agonise alors que le protagoniste déconnecte un à un ses circuits, une experience partagé par l’auteur qui attribue celle-ci à son ( à notre ) rapport de plus en plus fusionnel avec le web. Tout en applaudissant les innombrables avantages du web en ce qui a trait à la recherche, l’auteur annonce d’entrée de jeu que ces commodités ont un prix encore aujourd’hui bien difficile à définir. En s’appuyant sur les travaux de M. McLuhan sur les médias, Carr remet à l’ordre du jour la fameuse thèse voulant que le contenant joue un rôle plus décisif sur les hommes que le contenu.

« Internet, nouveau territoire de lutte pour les opposants politiques en exil »

Texte de Sumaya Flores-Bonin

EGRÉ, Pascale. « Internet, nouveau territoire de lutte pour les opposants politiques en    exil », Hommes et migrations, migrants.comno 1240, septembre-octobre 2002, p.53-61.

    Pascale Egré est reporter-journaliste pour le quotidien français Le Parisien. Elle s’intéresse surtout à la question de la migration ainsi que diverses questions de société. L’article suivant ne provient cependant pas du Parisien, mais plutôt de la revue Hommes et migration, publication qui se spécialise tout particulièrement sur les faits migratoires et leurs conséquences; l’article de Pascale Egré faisait partie d’un numéro sur la relation entre les migrants et Internet.

    L’auteure présente Internet comme un outil de dissidence qui, lorsqu’il commença à devenir un peu plus accessible à monsieur madame Tout-le-Monde, se révéla être une nouvelle méthode de diffuser des idées ou des messages qu’il était difficile de partager en temps normal dans des régions sous régime autoritariste et ce, à partir soit de l’intérieur du pays ou même de l’extérieur. On nous présente trois témoignages – une jeune Tunisienne, un Mauritanien ainsi qu’un Chinois – trois « cyber-militants » vivant maintenant en France qui partagent leur expérience de la découverte d’Internet et de son utilisation à des fins militantes. 

« Digital Communication and Political Change in China »

Ashley Esarey and Xiao Qiang.  « Digital Communication and Political Change in China »   International Journal of Communication 5 (2011), pp. 298–319.

Texte de Parizeault Thierry

Ashley Esarey détient un doctorat en Science politique de l’université de Columbia à New York. À l’université de l’Alberta, il enseigne au département de Science politique et des Études Est-Asiatique. Ses recherches portent principalement sur les politiques domestiques chinoises et ses relations internationales, ainsi que les communications par l’appareil politique et les médias numériques en Chine. Xiao Giang est fondateur et éditeur en chef de China Digital Times, un site internet chinois de nouvelles (bilingue). Il a obtenu un diplôme en journalisme de l’université de Californie à Berkeley et est présentement professeur adjoint à l’école de l’information (School of Information) au même endroit. Ses recherches portent principalement sur le contrôle de l’internet par l’État chinois et c’est pourquoi il dirige le Counter-Power Lab, un groupe d’étudiant de recherche interdisciplinaire qui se penche sur les relations entre les médias numériques, la liberté et l’activisme sur le web.

L’arrivée d’Internet en Chine a obligé l’État chinois à revoir sa manière d’exercer le contrôle de l’information à travers les nouveaux médias. Cette révolution de l’information a véritablement changé les rapports entre celui-ci et les différents acteurs de la société. Même si le développement des technologies de l’information et des communications sont essentiels au développement économique, c’est une arme à double tranchant qui permet aussi de défier et confronter le pouvoir politique du Parti. Affaiblissant son contrôle de l’information, cette révolution a aussi permis de briser le monopole de la mobilisation politique qu’exerçait le Parti par le passé.

Les mutations de la citoyenneté

Les mutations de la citoyenneté

Texte d’Alexandre Ferland

Ong Aihwa, « Les mutations de la citoyenneté », Rue Descartes, 2010/1 n° 67, p. 109-117. DOI : 10.3917/rdes.067.0109

     Aihwa Ong est professeure en anthropologie socioculturelle à l’Université de la Californie. Elle a été à la tête de la Chaire de recherche du Centre d’étude d’Asie du Sud-Est de 1999 à 2001. Son principal domaine de recherche porte sur les interactions entre les systèmes de gouvernance, le politique, la technologie, la culture et la façon dont l'environnement constitué par ces interactions façonne les valeurs et les pratiques humaines dans les pays d'Asie du Pacifique. L’article d’Ong analysé dans ce billet se situe précisément dans son domaine de recherche.

     L’auteure tient à répondre à deux questions : en quoi consiste la mutation de la citoyenneté dans le monde et quelles en sont ses conséquences dans les pays du Sud-Est asiatique? Pour l’aider à répondre à ses questions, l’anthropologue se réfère à plusieurs articles de périodiques et de monographies scientifiques en lien avec la politique, l’anthropologie, l’économie et l’Asie.

« Internet Development, Censorship, and Cyber Crimes in China »


« Internet Development, Censorship, and Cyber Crimes in China. »
Bin Liang et Hong Lu
Journal of Contemporary Criminal Justice 2010 26: 103 DOI: 10.1177/1043986209350437

Texte de Véronique Forest-Marchand

Bin Liang est professeur au département de sociologie de l’université de Tulsa, en Oklahoma. Il est l’auteur de plusieurs articles portant sur la criminalité et le système légal chinois. Ses recherches portent actuellement sur la globalisation et sur son impact sur le système légal ainsi que sur la criminalité en Chine. Hon Lu est professeure à l’université du Nevada à Las Vegas. Elle a publié de nombreux articles sur la sociologie du droit et sur la criminologie comparée. Dans l’article intitulé  Internet Development, Censorship, and Cyber Crimes in China., les auteurs tracent un portrait global du développement de l’internet en Chine, depuis son implantation en 1994 jusqu’à  2009. Ils y expliquent les moyens employés, depuis 1994, par le gouvernement central chinois pour tenter de contrôler et de censurer internet et pour exercer son influence sur ce média révolutionnaire. Le « rideau de fer » ou le « great firewall» chinois, mis en place par le gouvernement pour contrôler l’utilisation d’internet en Chine, comporte plusieurs aspects. L’outil de contrôle prédominant utilisé par le gouvernement chinois, sur le plan de l’infrastructure d’internet, est la restriction de l’accès à l’information. Seules les compagnies et entreprises approuvées par le gouvernement peuvent établir un réseau de connections internet en Chine. De plus, les fournisseurs privés de service internet doivent être liés à l’un de ces réseaux de connections internet et installer des filtres sur leurs réseaux, pour bloquer  tout contenu internet jugé indésirable par le gouvernement. Enfin, les internautes doivent tous s’inscrire auprès de ces fournisseurs pour avoir du service internet.

“Internet Development, Censorship, and Cyber Crimes in China”

Texte de David Imbeault

Bin Liang and Hong Lu, “Internet Development, Censorship, and Cyber Crimes in China.” Journal of Contemporary Criminal Justice 2010 26.

Les auteurs du texte qui est ici présenté sont Bin Liang et Hong lu. Ils sont tous les deux professeurs d’université aux États-Unis. À l’université de l’état de l’Oklahoma dans le cas de Liang, qui y est professeur associé au département de sociologie, et a l’université du Nevada à Las Vegas dans le cas de Hong Lu, qui y est rattachée au département de justice criminelle. Les recherches de Liang tournent en ce moment autour de l’effet de la mondialisation sur le système juridique en Chine tandis que Lu se spécialise en criminologie comparative et dans les techniques de recherche quantitatives et qualitatives. Les deux professeurs apportent donc respectivement un bagage de connaissance face au phénomène et une méthode de travail qui se complètent. 

Dans ce texte, les auteurs tentent de dresser un portrait de l’évolution de l’internet en Chine et de la réaction du gouvernement face à celui-ci en s’intéressant particulièrement à la question de la cybercriminalité. Pour ce faire, les auteurs se basent majoritairement sur des articles de revues et sur quelques articles de journaux chinois.

« Blogging Everyday Life in Chinese Internet Culture »

Texte de Samantha Gauvin

Haiqing Yu, « Blogging Everyday Life in Chinese Internet Culture ».  Asian Studies Review December 2007, Vol. 3 I, pp. 423-433. 

Haiqing Yu est maître conférencier de la culture et les médias dans la Chine contemporaine à l’université de New South Wales en Australie. Elle est associée au JMRC et est l’une des chefs investigateurs du Australian Research Council Discovery project qui dirige le projet suivant : Internet Histories in Australia and Asia Pacific. Elle supervise des étudiants à la recherche tout en poursuivant ses propres recherches sur les structures sociales, politiques et culturelles des nouveaux médias en Chine. Elle a fait sa maîtrise en langue et littérature anglaise à Nanjing et détient un doctorat en culture et communication de l’université de Melbourne. Elle enseigne également dans les programmes d’études asiatiques et chinoises à UNSW.

L’article de Hinqing est en continuité avec ses travaux précédents, puisqu’il traite des dimensions populaire et quotidienne des nouveaux médias en Chine, mais traite plus particulièrement d’un phénomène relativement nouveau dans la culture Internet chinoise : les blogues. La croissance de blogues depuis 2002 amène différentes questions au niveau de la pratique des utilisateurs dans le contexte d’une culture chinoise contemporaine, mais également au niveau de la politique. L’auteur cherche à montrer l’émergence d’une nouvelle voie vers l’exercice de la citoyenneté chez les Chinois en tant qu’individu, non pas à travers la résistance, mais à travers un processus d’interaction sociale et d’une circulation de leurs propres histoires via les médias tel que les blogues. Les pratiques des masses consommatrices qui semblent à première vue apolitiques, sont en réalité révélatrices d’une certaine politique : leur immense influence est visible dans l’opinion publique chinoise au niveau de la politique, la culture et la société.

« Blogging Everyday Life in Chinese Culture »

Haiqing Yu, « Blogging Everyday Life in Chinese Culture », Asian Studies Review, Décembre 2007, vol. 31, pages 423-433.

Texte de Pascale Couturier

Haiqing Yu a fait ses études doctorales sur l’utilisation des médias et les études de la culture à l’Université de Melbourne. Elle travaille présentement sur des recherches portant sur la transformation des médias en Chine et la structure culturelle, sociale et politique qu’ils adoptent. Ses études portent aussi sur la sociologie des médias et  la communication culturelle. De plus, elle enseigne des cours d’études asiatiques à l’Université de New South Wales à Sydney.

Son article « Blogging Everyday Life in Chinese Internet Culture » tente de démontrer en quoi internet est en voie de devenir une plateforme pour l’activisme politique et pour la démocratie en Chine. Cette transition aurait comme origine non seulement le contexte de globalisation, mais aussi les demandes socioculturelles de la population dans le contexte de la Chine moderne. Pour se faire, l’auteure s’appuie sur l’exemple des « bloggeurs » qui, selon elle, démontrent comment internet est devenu un moyen pour les individus d’exprimer leur citoyenneté et leur opinion sur divers sujets politiques ou autres. Ainsi, ces individus deviennent des créateurs culturels et influencent l’opinion publique sur la politique, la culture et la société  et conséquemment,  affectent la manière dont les gens se servent d’internet à tous les jours en Chine.

Blogs, Censorship and Civic Discourse in China

Rebecca MacKinnon, “Flatter World and Thicker Walls? Blogs, Censorship and Civic Discourse in China”, Public Choice, Vol 134, No ½, Blogs, Politics and Power (Janvier 2008), pages 31-46.

Texte de Catherine Gauthier

    Diplôme d’Harvard, Rebecca MacKinnon a été journaliste pour CNN et tête dirigeante des branches de Beijing et de Tokyo. En 2004, elle cofonde Global Voices Online, un regroupement de journalistes, bloggers et traducteurs qui font la synthèse de la blogosphère mondiale. Elle fait partie d’organisations pour la liberté de presse et de prévenir la censure de l’Internet et les droits individuels sur la toile. Elle publie aussi en 2012 son premier livre, Consent of the Networked: The Worldwide Struggle For Internet Freedom. De plus, elle est elle meme bloggeuse, elle connait donc très bien le sujet.

    Dans l’article Flatter World and Thicker Walls? Blogs, Censorship and Civic Discourse in China, MacKinnon tente de démontrer que l’Internet et la démocratie ne sont pas qu’un, qu’il s’agit d’un outil et “non [d’]une cause de changement politique” (31) en Chine. Elle retrace l’histoire et l’utilisation des blogs entre 1994, date à laquelle la toile a fait son apparition en Chine, et 2008, date de l’article. Avec des exemples de compagnies de blogs et d’expériences de bloggers, elle en explique aussi la censure et les perceptions des utilisateurs chinois vis-à-vis la celle-ci.

lundi 26 novembre 2012

The rise of China’s middle class civil society?

Texte de Jonathan Gaudreau

Mobile, online and angry: the rise of China’s middle class civil society?

Ian Weber (Texas A&M University) détient un baccalauréat en journalisme de l’University of Southern Queensland, en Australie, une maîtrise en finances et un doctorat en éducation. Il enseigne au département de communication de l’Université A&M du Texas et se spécialise sur le développement des médias en Chine.

Ce texte traite de l’activisme social en ligne. La lutte pour les droits humains en Chine est orientée d’abord et avant tout vers la revendication d’un plus grand pouvoir économique, au détriment des revendications socio-politiques. À travers quatre cas, l’auteur démontre les différentes manières de pratiquer l’activisme et montre comment l’internet en est venu un outil de choix dans la résistance face au gouvernement et dans la planification de mouvements de la société civile. La première priorité du gouvernement chinois est de rejoindre des objectifs de développement économique et cela nuit bien souvent à l’émancipation des droits humains, alors un contre-pouvoir commence à s’organiser pour exiger plus de pouvoir individuel.

L’auteur construit son argumentation sur des articles scientifiques chinois qui traitent pour la plupart soit de l’internet, des médias et de la société civile ou des manifestations et de la classe moyenne chinoise. Weber étant lui-même spécialiste des médias chinois utilise deux de ses textes : Youth, media and culture in the Asia-Pacific Region et NIMBY comes to China. Lors de son paragraphe sur la théorie de l’action, il cite aussi abondamment Pierre Bourdieu.

« Internet, nouveau territoire de lutte pour les opposants politiques en exil »


Texte de Gabrielle Renault

Egré, Pascale « Internet, nouveau territoire de lutte pour les opposants politiques en exil. »  migrants.com.

          Pascale Egré est journaliste-reporter au quotidien le Parisien. Domiciliée en France, elle se spécialise dans les questions de société et des migrations. Son article, «Internet, nouveau territoire de lutte pour les opposants politiques en exil», retrace le parcours de trois dissidents politiques dont Internet a changé la vie. L’auteure nous présente donc trois témoignages, par lesquels nous pouvons comprendre ce que l’outil de communication qu’est Internet peut apporter à la lutte qu’ils mènent, ainsi que les bémols qui ressortent de leur expérience sur le Net.

          Selon Egré, Internet constitue un « outil majeur de circulation de l’information et de liberté d’expression […] qui s’offre comme un nouveau territoire d’affrontement politique et civique, qui se poursuit tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières.» Il fournit ainsi une tribune à des exilés politiques, et leur fournit un réseau de contacts et de données. Mais si Internet offre de puissants moyens de diffusion et de coordination, il ne faut pas oublier qu’il est bien souvent sous le contrôle, ou du moins la surveillance, de l’État.

The Battle for Chinese Internet


Par Mélissande Poupart-Soucy

The Battle for Chinese Internet
QIANG, Xiao, “The Battle for the Chinese Internet.”  Journal of Democracy, Volume 22, Number 2, April 2011, pp. 47-61

Xiao Qian est un professeur adjoint à l’école de journalisme de l’université de Californie-Berkeley. Il est également le principal chercheur  au laboratoire de CounterPower, un groupe de recherche interdisciplinaire qui se concentre sur les croisements des médias numériques de la liberté d’internet et du cyber activisme. Il est aussi le fondateur et éditeur en chef du China Digital Times. Ses recherches se concentre sur les mesures de l’État pour censurer et contrôler internet.

Par cet article, l’auteur veut démontrer l’influence d’internet pour la liberté d’expression ainsi que son influence comme moyen de pression pour faire valoir l’opinion du peuple. L’auteur va parler de trois éléments pour décrire la dynamique entre les autorités et internautes sur internet : Feng (la censure), Shai (la révélation) et Huo (répandre rapidement). Il se base surtout sur des articles d’auteurs chinois et d’articles internet. Il va également utiliser un rapport provenant du CNNIC (Statistical Report on the Develpment of China’s Internet).

Feng représente la censure imposée par le gouvernement. Shai représente la nature nébuleuse d’internet qui fait en sorte que des informations difficilement accessibles ailleurs, le soient facilement là. Huo décrit le phénomène où les photos, vidéos et rapports de nouvelles se répandent très rapidement sur internet.

« Chine : Internet, levier de puissance nationale »

« Chine : Internet, levier de puissance nationale »

Texte de Trinh Phan

ARSÈNE, Séverine. « Chine : Internet, levier de puissance nationale », Politique étrangère, 2012/2, Été, pp. 291-303.

Séverine Arsène est docteur en science politique de l’Institut d’études politique de Paris. Elle étudie les représentations de la modernité en fonction de l’utilisation des réseaux sociaux médiatiques, et plus précisément comment les réseaux sociaux en Chine sont utilisés comme moyens de protestations en ligne.

Le Quotidien du Peuple en juillet 2001 explique que « le degré de développement des technologies de l’information et des réseaux est […] un instrument important pour mesurer le niveau de modernisation d’un pays et sa puissance nationale globale » et où la Chine déclare son « retour parmi les grandes puissances » au moyen de l’Internet. L’Internet représente une stratégie de développement et d’affirmation nationale pour le pays, mais il est soumis au contrôle du gouvernement au moyen d’un contrôle sophistiqué pour défendre les intérêts politiques et économiques chinois.

En février 2010, Hillary Clinton dénonce la pratique du« rideau de fer électronique » sur Internet, où la Chine était désignée pour sa censure et pour ses piratages des comptes Google. En juin de la même année, la Chine publie son White Paper on the Internet in China,dans lequel le Parti affirme qu’il « encourage l’utilisation extensive d’Internet » (commerce en ligne, divertissement…) et qu’il « encourage la liberté d’expression et la ‘supervision’ du gouvernement par l’opinion publique ». Tous, citoyens chinois ou étrangers, « ont le droit le droit d’utiliser Internet », mais « doivent obéir aux lois et règlements de la Chine [pour] protéger consciencieusement la sécurité d’Internet » et « adopter un comportement ‘responsable’ ». Les internautes sont fortement « rappelés » que la puissance de la nation chinoise et l’autorité du Parti passent devant toute opinion publique.

Tracing the Route of China’s Internet Censorship

Texte de Gabrielle Maisonneuve

Feng, Guangchao Charles et Steve ZhongshiGuo, Tracing the Route of China’s Internet Censorship: An Empirical Study, www.elsevier.com/locate/tele, publié le 12 septembre 2012, 11p.

    Guangchao Charles Feng est professeur au Hong Kong BaptistUniversity et a rédigé plusieurs articles consacrés aux nouveaux médias en Chine et à la censure que celle-ci lui impose. Steve Zhongshi Guo est également affilié au Hong Kong BaptistUniversity mais en tant que directeur associé pour l’Institut de Journalisme et Société. Il a travaillé comme journaliste durant 7 ans avant d’obtenir un doctorat en communication politique. Il a rédigé depuis et encore aujourd’hui énormément d’articles concernant l’émergence des nouveaux médias et leur impact sur la communauté.

    Cet article est consacré à l’aspect plus technique de la censure de l’Internet en Chine. Comment le système de censure fonctionne-t-il là-bas? Les auteurs, à l’aide de programmes électroniques, de testeurs et en se fiant aux travaux de recherche d’experts en informatique, au travail de recherchistes et à l’opinion du public et institutions chinoises, ont tenté de cerner le processus derrière la censure de blog et sites web, le niveau d’implication du gouvernement et la réaction des internautes. Pour ce faire, ils ont testé 23 sites web bloqués en Chine provenant de l’étranger, de Hong Kong en plus de sites domestiques. Ils ont identifié 5 méthodes de censure : le contrôle des ACL (Access Control List), le blocage des URL (Unique Ressource Locator) et des DNS (Domain Name Servers), le recodage des BGP (Border Gateway Protocol) et, le plus connus, le filtrage de mots clés. Les résultats de cette censure varient selon la méthode employée : le filtrage de mots clés, par exemple, si l’on entre ‹‹4 juin›› ou ‹‹Falun Gong›› dans un moteur de recherche comme Baidu, cela peut entrainer une coupure avec la connexion au serveur ou afficher un message indiquant que la recherche n’a donné aucun résultat et suggérer d’autres mots clés approuvés par le parti.

Les discussions en ligne en Chine

Séverine Arsène : «Les discussions en ligne en Chine : Développement collaboratif de normes spécifiques pour l'expression individuelle. »   Perspectives chinoises.  2008/2 (2008)

Par Adrien Lacroix

    Séverine Arsène est docteur en science politique de l'Institut d'études politiques de Paris, et est actuellement postdoctorante à l'université Georgetown, Washington DC. Ses recherches portent principalement sur la gouvernance internet, notamment en Chine. Elle commence par expliquer que les échanges sur internet jouent un rôle important dans les décisions politiques de nos jours, et les autorités ne peuvent faire autrement que prendre en compte l’opinion du peuple. Ainsi, elle dit que la délibération populaire est devenue très importante en Chine et est étudiée comme technique moderne de gouvernement car elle permet un soutient populaire plus large dans la prise de décision.
    Cependant, la pluralité d’espaces communicatifs tous différents que l’on trouve sur internet sont une barrière pour la délibération. Les internautes devraient accepter la contradiction et avoir la capacité de construire des arguments clairs pour exprimer leur point de vue. Cet idéal-type est assez difficile au niveau de l’internet mais pourrait servir à analyser la participation populaire sur internet.
    Elle démontre dans son article que les internautes moyens chinois n’adhèrent vraiment pas à ce modèle de délibération si celui-ci est définit comme un « échange rationalisé d’arguments contradictoires entre pairs, débouchant sur l’élaboration d’une opinion publique». Les internautes sont pour un internet comme une plateforme légitime d’expression individuelle. Pour ce faire, elle a eu l’occasion d’interviewer de nombreux internautes chinois moyens, essentiellement de la génération post-réforme, celle-ci étant le principal groupe d’utilisateurs selon les statistiques chinoises. Elle s’intéresse donc aux internautes eux-mêmes et leurs motivations et non au simple contenu que l’on trouve en ligne.

The battle for the Chinese Internet

Texte de Raymond Lea

The battle for the Chinese Internet

Xiao Qiang, The battle for the Chinese Internet, Journal of Democraty, Volume 22, Number 2, April 2011, pp.47-61 (Article)

Xiao Qiang est le fondateur et rédacteur en chef de China Digital Time, un site internet bilingue d’information sur la Chine. Il est professeur à l’école de journalisme de l’Université de Californie à Berkeley. Il y enseigne l’activisme numérique ainsi que le blogging chinois. À la suite du massacre de Tiananmen en 1989, celui-ci devient un activisme à plein temps des Droits de l’Homme.

Le texte parle de l’Internet en Chine ainsi que le contrôle du gouvernement détient sur lui et de la résistance face à la censure. Dans son texte The battle for the Chinese Internet, Xiao Qian se questionne sur ce qu’implique la cyber politique qui élargie la possibilité du discours en ligne ainsi que la capacité de l’internet de promouvoir  la liberté d’expression, la participation de la population à la politique et les changements sociaux. De plus, l’auteur veut en connaître plus sur l’implication et des limites de l’État à contrôler ce que la population peut voir, dire et faire sur en ligne. En effet, comme nous le savons tous, l’Internet en Chine est contrôlé et ainsi implique beaucoup de censure. Pour commencer, l’auteur  nous parle des protestations des plantes chimique, des abus de droits et des propriétés de Xiamen. Ce sujet a retenu l’attention d’un grand nombre de la population et fut discuté de nombreuses fois en ligne. Ce fut, une des première fois que l’Internet a aidé à propulser certain évènement dans les médias malgré la résistance de la censure. Cet évènement a marqué une nouvelle grande force dans la vie sociale et politique de la Chine contemporaine. 

Internet, levier de puissance nationale


Texte de Vincent Valentine

Arsène, Séverine, Chine : Internet, levier de puissance nationale, I.F.R.I., Politique étrangère, 2012/2 – été, pages 291 à 303.

Séverine Arsène est docteur en sciences politiques de l’Institut d’études politiques de Paris. Elle est actuellement en étude postdoctorale et titulaire de la bourse « Yahoo ! » à l’Université de Georgetown à Washington D.C. Elle est aussi l’auteur du livre « Internet et politique en Chine ».

L’article de Séverine Arsène est très intéressant, car l’auteur nous fait connaître les problèmes auxquels les grandes puissances autoritaires et démocratiques, mais principalement la Chine, font face devant un réseau Internet mondial qui ne cesse de s’étendre. L’auteur parle donc de l’arrivée de l’Internet en Chine jusqu’à aujourd’hui et nous explique en fait sa progression à l’intérieur des politiques de l’État chinois sur le plan national et international. Pour ce faire, l’auteur va utiliser des sources Internet, des articles de revues politiques, des monographies et des ouvrages généraux, etc.

Séverine Arsène étudie donc le rôle de l’Internet aujourd’hui, demain et hier en Chine en partant de ses débuts dans ce pays jusqu’à la « White Paper on the Internet in China » publié en 2010. Dans ce document, l’État chinois affirme qu’il faut utiliser Internet dans les domaines du commerce, du divertissement et de l’administration en ligne. Très tôt dans les années 1990, la Chine décide d’investir dans le développement de l’Internet en y voyant un grand intérêt commercial et économique.

« Chine : Internet, levier de puissance nationale »


« Chine : Internet, levier de puissance nationale »

Texte de Grégoire Chevillat   

ArsèneSéverine, « Chine: Internet, levier de puissance nationale », Politique étrangère, 2012/2 Eté, p. 291-303. DOI: 10.3917/pe.122.0291


    Séverine Arsène est docteure en science politique à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris mais est actuellement en poste à l’université Georgetown de Washington DC. Son principal ouvrage – Internet et politique en Chine – a été publié en 2011.

Dans cet article, l’auteure nous présente la politique menée par le gouvernement chinois concernant Internet ainsi que les enjeux internes, mais surtout externes, qui l’entourent.

Depuis plus de 15 ans, le gouvernement chinois a réalisé des investissements colossaux – près de 5 milliards de yuans – dans le domaine des nouvelles technologies, et notamment d’Internet. Si tant d’attention est portée à ce secteur c’est parce qu’Internet constitue – selon le Parti –un formidable instrument de développement économique et d’expression de la puissance nationale. Son utilisation est donc fortement encouragée mais dans le respect de certaines limites : Internet ne serait plus bénéfique pour la puissance chinoise s’il est le moyen de remettre en cause la légitimité du gouvernement. Ainsi, la censure a été instaurée au nom de la sécurité et de la stabilité politique.

Le gouvernement chinois justifie cela par le concept de « souveraineté numérique » : chaque Etat a un droit de regard sur Internet et sur les activités numériques qui s’y déroulent. Mais cette vision va à l’encontre de la gouvernance d’Internet à l’échelle mondiale. En effet, contrairement aux autres domaines dépassant l’échelle nationale pour lesquels ils s’entendent de manière multilatérale, les Etats laissent la gestion mondiale de la question d’Internet à un ensemble d’agences indépendantes qui représentent non seulement les Etats mais aussi la société civile mondiale et le secteur privé. Ce mode de gouvernance est appelé « multi-stakeholder » et assure la « représentation des parties prenantes ». Ainsi, toutes les normes et les standards – notamment les noms de domaine – d’Internet sont définis par ces agences et échappent au contrôle des Etats, ce qui met à mal la conception chinoise de « souveraineté numérique ».

“The Battle for the Chinese Internet”

Texte de Arnaud CHEN YUAN CHI AH LONE

“The Battle for the Chinese Internet”

Xiao Qiang
Journal of Democracy, Volume 22, Number 2, April 2011, pp. 47-61 (Article)
Published by “The Johns Hopkins University Press”
DOI: 10.1353/JOD.2011.0020
 
    Xiao Qiang un est professeur adjoint à l'École supérieure de journalisme de l'Université de Californie-Berkeley, chercheur principal au contre-pouvoir Éditeur de laboratoire, et fondateur et chef de l'ère numérique Chine.
    L’article de Xiao Qiang se penche sur les divers impacts d’internet sur la politique interne chinoise. Il y présente quelques activités des « netizens » ou internautes chinois en 2007, telle que la construction d’une usine chimique dans la ville Xiamen (province de Fujian), l'abus de l'individu sur les droits de propriété et le travail forcé d’enfants kidnappées dans les fours à briques dans la province du Shanxi. Il y présente aussi quelques statistiques sur le nombre d’utilisateurs de blogue, de messagerie instantanée, de réseaux sociaux et de flux RSS ainsi que le profil type d’un internaute chinois.
    Lors de l’introduction d’internet en Chine en 1987, le gouvernement chinois a instauré une politique de censure, sous le nom de « the Great Firewall of China ». Ces mesures consistent à l’édification plusieurs règlements d’utilisation, de surveillance, de propagande, d’emprisonnement et le blocage de plusieurs centaines de milliers de sites Web internationaux. Ces règlements passent le Département Central de la Propagande en ce qui concerne la ligne officiel du parti, le bureau du conseil d’état de l’information qui supervise tous les sites Web qui fournissent les nouvelles officiels et indépendantes. L’une des ces mesures est l’application d’un filtrage de mots clés qui référence touts les mots automatiquement banni, telle que dictature, vérité ou police anti-émeute. Une autre mesure consiste à aussi rendre le fournisseur d’accès à internet (FAI) responsable pour le comportement de sa clientèle. L’apparition de deux caractère animée Jingjing et Chacha  sur les écrans des internautes afin de pouvoir dénoncer des actes illégaux et aussi d’intimider l’internaute a visitée certains sites. La censure est tellement importante que le gouvernement a même annoncée l’ajout d’un logiciel de filtrage (« Green Dam Youth ») dans touts les ordinateurs construits ou vendu en Chine.

Les frontières chinoises de l’Internet

Texte de Marc-André Pagé


Les frontières chinoises de l’Internet
Douzet, Frédérick. Hérodote, 2007/2 no 125 p. 127-142. DOI: 10.3917/her.125.0127


Frédérick Douzet est Maître de conférences à l’Institut français de géopolitique et membre de l’Institut universitaire de France. Elle est également membre du comité de rédaction de la revue « Hérodote ». Ses recherches portent sur les questions de géopolitique urbaine et les évolutions géopolitiques contemporaines de la Californie et des États-Unis. Elle s’intéresse aussi aux enjeux géopolitiques du cyberespace et des médias. Elle se base sur des recherches pour démontrer le fonctionnement de l’Internet en Chine.
L’auteure débute son texte avec un court historique de l’avènement de l’Internet en Chine. En 1995, 5000 utilisateurs eurent la possibilité de naviguer sur le net.  Le gouvernement chinois réalisa rapidement que l’internet devait être contrôlé. Si au début les utilisateurs se butaient à de nombreuses procédures administratives pour avoir accès à une ligne, le processus fût largement facilité par la suite, devant les multitudes avantages que l’Internet offrait pour le développement technologique et économique de la Chine. Par contre, le gouvernement depuis 1995 contrôle et surveille tout ce qui se passe,  sur la toile. Le gouvernement craint toujours de voir afficher en ligne des nouvelles idées libérales, des manifestations et des critiques qui pourraient menacer la légitimité du Parti Communiste.

Pourquoi Internet ne démocratisera pas la Chine



Pourquoi Internet ne démocratisera pas la Chine.

Par David Bilodeau Gonthier

Hughes, Christopher R. « Pourquoi Internet ne démocratisera pas la Chine », Critique internationale, 2002/2, no. 15, p. 85-104.

Christopher Hughes est directeur au Centre de recherche sur l’Asie de la London School of Economics. Ses recherches portent notamment sur les politiques intérieures de la Chine, ainsi que sur ses relations internationales. Il s’intéresse aussi à l’impact que le nationalisme chinois peut avoir sur ces deux domaines.
Dans son article paru dans la revue française Critique internationale, M. Hughes s’interroge sur la possibilité d’un État à contrôler Internet sur son territoire, et sur l’impact que la mondialisation des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC) peut avoir dans un probable processus de démocratisation des régimes autoritaires, dont la Chine.
D’après l’auteur, l’ère de l’information dans laquelle nous vivons ne permettra pas à ces États autoritaires de se démocratiser sous le poids d’idées étrangères libérales véhiculées par les NTIC. Selon lui, la mondialisation des technologies de l’information apporte bel et bien un changement dans les politiques de la Chine, mais beaucoup plus vers une manipulation de « l’architecture » des technologies et de la collecte des données informatiques par le gouvernement à des fins de sécurité, que dans celui d’un désir de transformation démocratique.