mercredi 19 décembre 2012

Sms, Communication, And Citizenship


Kevin Latham (2007). « Sms, Communication, And Citizenship In China's Information Society. »  Critical Asian Studies, 39:2, 295-314 
Par Adrien Lacroix

Kevin Latham est maître de conférences en anthropologie sociale au département d’anthropologie et sociologie de l’université de Londres. Il est également membre du Centre d’Etudes chinoises et membre associé du Centre Médiatique et d’Etudes Cinématographiques de cette même université. De plus, il est professeur invité à la Beijing City University. 
La Chine est entrée dans une nouvelle ère de l'information qui appelle à un reconsidération de certaines présuppositions essentielles de la relation entre les médias chinois, la communication, la société et la culture. Prenant l'exemple des SMS (Short Messaging Services, l’auteur dans cet article explore les relations changeantes entre les médias chinois, le pouvoir, la subjectivité politique et la citoyenneté. Les SMS constituent aujourd'hui un important nouvel ensemble de pratiques de communication en Chine, avec par exemple 220 milliards de SMS envoyés en 2003 et ce n’était que le début de cette nouvelle ère. Il est généralement utilisé de deux marnière différentes : soit pour l’écriture de messages personnels soit pour recevoir des informations après abonnements à des services. Néanmoins, il explique que les médias et la communication ont joué un rôle fondamental dans la construction de la subjectivité politique chinoise, et donc la citoyenneté, depuis la fondation de la République populaire de Chine (RPC) Au même moment, la combinaison d'un paysage médiatique commercialisé et libéralisé avec une nouvelle Chine largement ouverte sur le reste du monde a dans une certaine mesure indéterminée le rôle des médias comme la « gorge » et la « langue », qui est le porte-parole du Parti Communiste Chinois.

Dans cet article, au contraire, Il explore cette évolution du paysage médiatique en utilisant l'exemple de télécommunications le moins souvent considéré, et la récente explosion de la popularité des SMS en particulier. Pour cela, il compare ce qu’il appelle les médias « ordonnés » et « désordonnés » pour révéler des domaines où nous avons besoin de remettre en questions les modèles d’analyse préconçus par rapport aux médias chinois et leur relation au pouvoir, à la subjectivité politique et à la citoyenneté. C’est cette relation qui limite en pratique, de nombreux aspects de la production médiatique contemporaine. Il démontre ainsi comment le développement des moyens de télécommunications a affecté la relation médiatisée entre l’Etat et ces citoyens. 
Dans l’environnement médiatique chinois récent, la plupart des médias produits sont prudent politiquement, sans controverse et peu susceptible d’encourir une quelconque type d’intervention direct sévère de la part des autorités. Ils sont finalement contrôlables et peuvent, si nécessaire, être fermé, pris en charge, suivis de plus près etc. Ces médias prévisibles et connaissables sont ce que l’auteur appelle les médias « ordonnées ». Au contraire, les médias individualisés et concentré en petit groupe sont ce qu’il appelle les médias « désordonnés ». Ils sont irréguliers, imprévisibles et il est impossible de savoir quand ils seront utilisés, par qui, ce qui sera dit etc. Il explique que ces notions de médias peuvent avoir des connotations plus précises dans le contexte chinois, en particulier en ce qui concerne la définition politique de la Chine et de l’organisation des médias. En effet, les médias désordonnés ont été jugés suffisamment bénin tandis que les médias ordonnés sont considérés comme potentiellement dangereux. Toutefois, la distinction entre ces deux visions de médias, selon l’auteur, n’est pas si claire et simple. Selon l’auteur, d’après les deux utilisations que les chinois font des SMS comme présenté plus tôt dans ce texte, les SMS sont à la fois un média ordonné et désordonné. 






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